J’avance le regard noir. Quelques uns de mes cheveux en feu fouettent glacialement le vent. Mes sabots frappent pesamment le sol à chaque pas que je fais, une furie s’installe, la tempête déménagera tout sur son passage… Comme prévue, elle trille le bon du mauvais, lave la saleté qui traîne, fait voler les couvertures dans les airs, le tout sur un air furieux, et puis perdant de l’énergie, elle se calme malgré elle, contre son gré.
Je reconstruis mon imaginaire, le peuplant de nuits chaudes et de femmes à la peau satinée. Les couleurs tournent et se mélangent, la tempête continue doucement puis s’arrête. Mais elle est toujours là, transformée :
Le volcan dort maintenant et bouillonne tranquillement. Ce volcan de lave qui devrait alarmer les gens du pays, qui devrait les faire s’en aller. Il veut cracher dans la solitude son venin de feu. Il veut refaire une nouvelle terre par-dessus la vieille. Veut qu’il y ait de nouvelles pouces, de nouveau végétaux. Il s’est tanné des anciens. C’est reconstruire le concret par l’imaginaire qu’il veut faire, retransformer une partie de son monde. Puis ensuite il se calmera, se rendormira d’un sommeil profond, rempli de rêves.
Alors les gens pourront revenir, les végétaux pourront verdir et l’amour continuera de grandir. Oui l’amour, parce qu’il est essentiel pour cette montagne de feu, essentiel parce qu’il la calme en la berçant tendrement.
À retenir : La splendeur de la nature est magnifique, mais elle sait aussi être dévastatrice.