J'en ai asser d'afficher un sourire vide. De sembler heureuse alors que je ne le suis pas. De refouler mes envies. Le soir mon masque tombe mais je dois le reprendre dès que le soleil se lève. Je ne suis pas une machine! J'ai l'impression que je vais exploser.
Ce que souvent les gens ne comprennent pas c'est à quel point l'idée peut être harcèlante. On ne peux pas ignorer une mouche qui nous tourne autour de la tête ni la chasser. Viens un temps où l'on doit l'écraser. Mais si quelqu'un nous empêche de le faire... C'est à en devenir fou. Panique.
Je voudrais hurler mais je me tais. Je voudrais m'ouvrir le torse et arracher la totalité de ma peau. Me mettre à nu, me faire si mal, à en devenir rien. J'ai une folle envie de me couper, de me brûler, de me frapper tant il y a quelque chose qui prend trop de place en moi. Il faut faire un brèche pour laisser le loup sortir... Retrouver une paix intérieur. Briser cette chose si détestée. Et voir. Voir la peau s'ouvrir en deux, se fendre. En une ligne aussi précise, prévue et calculée. Se séparer comme Moise ouvrit les eaux. Pour laisser couler le sang, essence même de la vie. Pour le voir, pour prouver qu'il est encore là. Pour comtempler cette oeuvre de haine avec un détachement divin. Pour être au-dessus de sa douleur physique et taire celle morale. Pour prendre le temps de la sentir et l'apprivoiser. Pour pouvoir dire que je sens mes cellules se briser et non que je sens le mal.
Je veux faire un acte de violence pour porter atteinte à tous, à la vie elle-même. Celle qui cruellement se joue de nous, je veux jouer avec elle est prendre le risque de la détruire comme elle me détruit aussi. Je veux le faire de toute mes forces pour ne plus en avoir à pleurer. Je veux prouver que j'ai la force de le faire, la force de me porter moi-même atteinte. Que ça ne compte pas vraiment pour moi toutes ces blessures. Je veux les aimer. Avec sadisme je veux apprécier le mal que je fais comme une douleure salvatrice. Et sourire en constatant à quel point je peux me sentir comme un psychopate. Rire au nez de tout ce qui blesse mon âme en montrant que je peux en faire de même.
Je veux faire quelque chose de si grand si grave que mon masque se décollerait. Pour que tous voient que mon sourire est faux. Pour que tous réalisent que mon esprit aussi est entaillé et mon âme meurtrie. Je voudrais avoir la force de le montrer plutôt que me cacher croyant qu'il s'agit d'une faiblesse de ma part.
Tout ça est inconcevable pour 95% des gens. 4% sont aux prises avec les même idées démentielles et le 1% pourcent restant sont les psychiatres tout aussi fou qui ont pris plaisir à comprendre...
Ooooh mais diable que je veux!