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 Père

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AuteurMessage
Genni
Poète(sse)
Genni


Féminin Nombre de messages : 32
Age : 34
Localisation : Outaouwaienne d'adoption
Date d'inscription : 26/12/2005

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MessageSujet: Père   Père Icon_minitimeLun 26 Déc - 23:12

Dans les profondeurs d’une nuit d’été, lorsqu’enfin le sommeil alourdi nos paupières épuisées par la chaude journée, à cet instant magique où seul l’éclat de la lune veille encore sur les enfants sagement endormis, bercés par le doux chant de la cigale…Le temps s’arrête, les respirations s’harmonisent, les rêves commencent... Tout est calme, bien tranquille.

Pourtant, une enfant, une toute petite fille au fond d’un lit bien trop grand, résiste encore à l’étrange torpeur qui s’empare peu à peu de son esprit. La fatigue a levé un voile de brouillard sur ses pensées, l’hypnotisant davantage de minute en minute. Elle ne peut plus réfléchir. Ses membres engourdis ne répondent plus à l’appel. Ses yeux se ferment doucement… Comme elle se sent seule, encore bien plus qu’une naufragée sur une île déserte… Car sur son île d’insomnie, là où le rêve lui est interdit, son propre corps l’abandonne. Elle est la triste spectatrice de la sérénité et de l’insouciance des autres dormeurs, cet abandon si doux à son oreille.

Elle est seule avec sa peur… La peur. Cet ennemi silencieux qui vous dévore de l’intérieur… C’est un fardeau quotidien pour l’enfant.

Soudain, la fatigue semblent avoir le dessus, et les bras de Morphée l’enveloppent tendrement. Les tremblements qui agitaient le frêle corps de la fillette s’apaisent, les sueurs froides qui couvraient son beau visage angélique s’effacent, ses mains se détendent et ses craintes s’envolent…Un court instant, elle plane au-dessus des nuages, libérée, soulagée de toute inquiétude. Elle est cet oiseau, frôlant la cîme des arbres, ce papillon que l’on tente vainement d’attraper, ou un touriste sur le pont d’un beau grand voilier!

-BANG!

Puis, le silence. Un silence bien trop silencieux… La maison même semble retenir sa respiration. L’enfant est figée d’effroi, arrachée brusquement du monde imaginaire par ce bruit, ce bruit terrifiant, cette effroyable détonation qu’elle redoutait tant. Ses petites mains se crispent sur son unique couverture, remontée jusqu’à ses yeux verts brillant d’une folle terreur.

Il est réveillé.

-BANG!

Les battements de ses pas sur le sol en bois résonnent à travers toute la maison. Elle peut les sentir, là, tout au fond de son être, jusque dans son cœur qui bat la chamade.

Il est réveillé. Il a une autre crise. IL VEUT ME TUER..

-BANG BANG BANG BANG BANG

Il est dans les escaliers. Il descend pour moi…. POUR MOI. Il va me tuer, cette fois.

-BANG BANG BANG BANG BANG

Je ne veux pas mourir. Seigneur, aidez-moi! AIDEZ-MOI!


-BANG BANG BANG BANG BANG

Je vous salue Marie, pleine de grâce, le seigneur est avec vous…

-CATHERINA DONAVANT! Rugit l’homme. TU VAS ME LE PAYER! Hurla-t-il comme un dément, glaçant le sang de la petite fille, un flot continu de larmes coulant sur ses joues pâlies par la peur.

…Vous êtes bénie entre toutes les femmes et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni. Sainte Marie, mère de Dieu, priez pour nous…

-TU VAS ME LE PAYER! S’époumona-t-il encore, d’une vocifération qui semblait s’approcher dangereusement de l’enfant terrorisée.

Elle l’entendit étouffer un sanglot de colère. Il approchait. Son corps était maintenant secoué de violents tremblements. Elle se cala au creux de son lit, pétrifiée par la peur. Elle ne pouvait plus bouger, ni penser.

… pauvres pêcheurs…

-BANG!

Il ouvrit une porte à la volée.

Il se rapproche. Il veut me tuer. Il VA ME TUER!

-BANG!

Puis une autre. Suivi de pas dans l’escalier humide, sombre et miteux qui menait à la cave, dans un coin de laquelle se trouvait sa chambre, isolée de celle de ses frères et sœurs.

…maintenant…

-BANG BANG BANG BANG

…et à l’heure de notre mort...

-BANG!

Cette fois, c’était SA porte. La silhouette menaçante d’Émilien Donavant apparut dans l’embrasure de la porte.

-Par pitié… Père! Murmura-t-elle à mi-voix, désespérée, priant pour que son supplice s’achève rapidement.

L’homme hystérique, en proie à une fureur presque démesurée, ses yeux rougis par d’amères larmes tant bien que mal retenues, se rua brusquement vers son lit, l’attrapa par le bras et la projeta brutalement sur le sol de béton. À demi-assomée, l’enfant ne le vit même pas saisir la lourde chaise de bois, son seul véritable meuble, et l’abattre de toutes ses forces sur sa tête.

…Amen.


Je ne te le pardonnerai jamais.
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