Je regarde la prof à l’avant de la classe. Pas mal dans sa jupe noire avec ses cheveux bruns ondulés. Elle parle. Je sais pas de quoi, mais je la regarde. Pas question qu’elle croit que je ne l’écoute pas. Tous les autres élèves font comme moi, tête vers l’avant, me faisant dos. Je suis dans le fond de la classe, à deux mètres de la porte. J’en ai sacrement mare de l’écouter raconter pleins de trucs. Mon estomac se tord : j’ai faim. Je ne mange jamais assez le matin. La prof écrit quelque chose sur le tableau verdâtre. Il fait chaud ici. Toujours les deux extrêmes. Je passe ma main dans mes cheveux noirs. Je regarde la porte à ma gauche. Je vois deux jeunes qui passent.
Maudit chanceux.
Je sors un crayon indélébile noir de mon étui vermeil. Je sais pas trop pourquoi je fais ça. Je ne fais pas attention au prof qui sans aucun doute me regarde. J’écris quatre mots. « La liberté de Jay »
Je me lève de ma chaise. Là, la prof à arrêter de parler. Elle me regarde, moi je me retourne, croisant son regard vert. J’atteins la porte et je l’ouvre. Je sors, pas du tout pressé. Quelques pas plus loin, je descends les marches. Je crois entendre quelqu’un qui cour derrière moi. J’en n’ais rien à faire. Un peu plus loin encore, alors que le temps semble s’arrêter, je pousse la porte de sortie.
Dehors, je tourne la tête et je souris.
J’ai tendu les bras et j’ai saisi la liberté qui s’offrait à moi.