Un rêve. Un trip. Une aventure. Un jeu. Un "one month stand".
Ça devait être sans conséquences. Risqué, fou, insensé. Jouons à s'aimer, à se faire du bien. Tu es extraordinaire. Éclatant, charmant, populaire, beau à donner des frissons et intelligent. Tes sentiments me font peur, m'amusent. "Je ne prends pas ta main, mais je te tendrai bien la mienne". J'ai envie de toi, de ton attention. Pourtant, je ne t'aime pas, et tu le sais. Tu ne fermes jamais la porte de la cage, tu me laisses croire que je suis libre, pour ne pas m'effrayer...
Je continue à jouer avec toi, et tu dépéris. Comme un gamin, tu te nourris de mes rares promesses, tu t'accroches misérablement à quelques sous-entendus. Et moi, aveuglée par mes illusions de plaisirs faciles et de liberté, je ne vois rien. Tu me rends belle, tu me rends irrésistible, tu me rends heureuse.
Puis un jour, je te tends encore la main, viens, construisons un autre château dans le sable! Tu me fais oublier le moment présent, tu me laisses détruire tes tours et les remodeler à ma manière, tu me jettes du sable aux yeux pour mieux me consoler, mieux me prendre dans tes bras et essuyer mes larmes. Et lorsque vient la nuit, d'un coup de pelle, je saccage tout. Il faut rentrer, nous recontruirons demain! Je rigole, je me roule sur la construction, je te pousse, je lance le sable en l'air. Je t'aperçois. Tu ne ris pas. Tu es vexé, blessé, faché. Tu rêvais d'un château-fort frôlant les nuages. D'une "relation à long terme". Tu parles comme une grande personne. Tu emplois des mots sérieux. Tu m'ennuies, tu me fais peur. Je ne m'amuse plus. Et je panique. Je m'envole. Je disparais.
Je ne comprends pas. J'aimais bien tes jeux, tu avais un sceau orange comme le coucher de soleil, un sceau orange et unique. Les sceaux des autres enfants me semblent fades à côté du tien, mais je t'oublie facilement et je cours m'amuser avec eux. Je ne te vois plus. J'entends des choses qui me font peur à ton sujet. Paraît que tu as pleuré, dans le sable, ce jour-là. Ça me déchire le coeur, ça me fait de la peine. Je ne veux pas te faire de mal, nous avons eu tellement de plaisir ensemble. Tu es mon ami.
Mais tu commences à me pourchasser. Tu es méchant, tu es cruel, tu abuses de ma naïveté. Tu dis ne vouloir rien d'autre que redevenir mon copain, comme avant. Mais moi j'en ai assez de ce jeu-là. Tu n'es plus le même. Les choses ont changé. Tu m'aimes comme une grande personne... alors garde ton amour. Tu es lourd, tu es maladroit, tu te confonds en excuses. Tu rassembles tes amis pour me faire encore plus de mal. Je me sauve. J'ai rencontré quelqu'un...
Sors de mon carré de sable, ou je change de parc.