Maude se promenait dehors, en sautillant. Elle avait quatorze ans, les yeux pers et très beau bien que personnes ne les regardait. Ses cheveux noirs sautaient sur ses épaules. Malgré quelques atouts, elle n’arrivait pas à se faire accepter à l’école. Elle avait malheureusement les dents d’en avant un peu trop avancé (elle venait par contre d’avoir des broches), et une taille pas assez mince.
Toujours est-il qu’elle sautillait dehors, mais sa joie était trop fausse. Tout bouillonnait en elle. Des questions, des questions, juste des questions. Celle qui revenait le plus souvent, c’était: «Pourquoi?» Et aussi celle donc elle avait le moins de réponses.
-POURQUOI? Dit-elle. Y A-T-IL QUELQU’UN QUI VA ME RÉPONDRE UN JOUR?
Elle s’arrêta donc et commença à pleurer. Ce qu’elle n’avait pas fait depuis une éternité. C’était tellement libérateur, elle se sentait plus légère à chaque secondes. Bientôt, elle se rendit compte qu’elle ne touchait plus au sol. Elle volait!
Elle continuait, ne pensant à rien. Elle était tellement bien!
À un moment par contre, elle commença à manquer d’oxygène. Elle souhaitait de tout son cœur redescendre, mais il était trop tard, elle ne respirait plus. Elle était morte.
Elle vit alors ce qu’elle n’aurait jamais voulue voir. Elle vit deux personnes jouer à un jeu qui ressemblait aux échecs, sauf qu’il y avait plus de pions. C’était deux gars sur un nuage. En regardant bien, elle vit qu’il y avait des pions en dehors du jeu. À ce moment, elle se vit. Elle était un pion!
Elle prit alors une décision. Avec toute la persévérance au monde, elle décida qu’elle vivrait. Elle plongea corps et âme dans le nuage.
Ça faisait mal. Elle fit une chute très longue et atterri dans un lit d’hôpital. Ils venaient de la déclarer morte, mais voilà qu’elle revivait!
Les médecins était sidéré quand elle se leva et déclara, haut et fort:
-JE VEUX VIVRE!
Elle venait de déjouer le destin, sans doute ces deux personnes qui jouaient aux échecs. Depuis, elle a complètement changé et elle est même devenue quelqu’un de fort bizarre. Quand on lui demandait pourquoi elle était si étrange et si joyeuse, elle répondait toujours:
-Déjouez le destin! Faites ce que vous voulez, et non ce que vous devez faire! C’est ce que j’ai fait et au lieu d’être morte, je suis toujours vivante!
Personne ne la comprenait, mais elle s’en fichait. Seuls ceux qui frôlent la mort le savent.